11 Janvier 2017

Maria Daniela Villavicencio Rojas

Le téflon mais pas que

Sportive, matinale, polyglotte, Marie Daniela Villavicencio Rojas, en 3e année de thèse, est une battante souriante. Cette jeune vénézuélienne de 24 ans, prompte à s’envoler hors du nid familial, curieuse des cultures du monde, possède une grande capacité d’anticipation. Pour preuve, son parcours universitaire.

Dès sa 1ère année à l’université Simon Bolivar au Venezuela, elle vise un concours qui, à l’issue de sa 3e année, lui procurera une bourse, tous frais payés, pour suivre des études dans le pays de son choix.

Déjà anglophone, elle étudie le français intensément, s’investit dans les associations étudiantes et est sélectionnée parmi 3000 candidats. Direction l’Insa de Lyon, partenaire de l’université Simon Bolivar.

Deux ans plus tard, en possession d’un double master (français, vénézuélien) sur les matériaux composites, elle candidate à une allocation doctorale  CNES sur la « tribologie des matériaux ».

Maria Daniela Villavicencio Rojas crédit : Maria Daniela Villavicencio Rojas

Mais qu’est-ce que la « tribologie » ? « C’est la science des frottements et de l’usure » explique Maria. « Le téflon, que l’on trouve souvent dans les matériaux composites, est un matériau mystérieux. Jusqu’ici, on l’étudiait expérimentalement. Dans ma thèse, nous essayons de prédire le comportement de ce matériau, à la fois d’un point de vue expérimental mais aussi  d’un point de vue numérique. Si le CNES a proposé ce sujet, c’est parce qu’on trouve beaucoup de matériaux composites autolubrifiants dans un satellite en mouvement », précise Maria.

Savoir communiquer

La jeune thésarde apprécie son équipe d’encadrement, que ce soit ses tuteurs scientifiques (à Lyon et à Montpellier) ou son tuteur industriel de SKF Aerospace. Cette diversité de secteurs professionnels la conduit à adapter la présentation de ses travaux : « On ne parle pas à un scientifique comme on parle à un industriel » s’amuse Maria.

Un autre aspect de ce travail la motive particulièrement : « Dans une thèse, on apprend une méthodologie, on apprend à se poser les bonnes questions » constate la jeune thésarde qui se verrait bien poursuivre ses recherches dans une entreprise industrielle.

Levée dès 5h30 tous les matins, Maria sait s’extraire du téflon : course à pied, musculation, tennis, lecture mais aussi bénévolat humanitaire. Elle est aussi sensible à l’accès des femmes aux carrières scientifiques. Née dans un milieu d’ingénieurs, elle avoue avoir eu de la chance : « Ma famille m’a toujours encouragée. Ça m’a donné une ambition plus grande ».

Le 14 octobre, lors de la clôture des Journées Jeunes Chercheurs (JC2), un sourire inhabituel, encore plus large, éclairait le visage de la jeune vénézuélienne. Maria recevait le prix de la meilleure présentation orale et par affiche de sa session.

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